1- Emplacement et date de construction
Le Musée national de Damas est situé à l’entrée du côté ouest de Damas, entre l’Université de Damas et la Tekkiya Al-Sulaymaniyya, sur le pont Al-Raïs, rue Qasr Al-Hayr Est. Jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale, il n’existait aucun musée en Syrie. Après le départ des forces ottomanes de Syrie, le Diwan des Connaissances (Diwan Al-Ma‘arif) fut créé. L’une de ses sections avait pour mission de s’occuper des antiquités et de créer un musée pour les conserver. Une des salles de l’école Al-Adliyya à Bab Al-Barid, en face de l’école Al-Zahiriyya, fut alors attribuée à ce musée. Les familles nobles de Syrie firent don de leurs antiquités et objets précieux, formant ainsi le noyau des collections du Musée de Damas en 1920, collections qui s’enrichirent progressivement grâce aux découvertes archéologiques successives.
Le musée se développa lentement jusqu’à ce que le bâtiment ancien devienne trop petit, et la nécessité de construire un nouveau bâtiment se fit sentir. La Direction des Waqfs de Damas céda un terrain à Al-Marj Al-Akhdar pour y construire le nouveau musée, dont la première partie fut inaugurée en 1936, selon le plan de l’ingénieur français Écouchard.
Le plan du nouveau bâtiment se distinguait par sa possibilité d’extension : à l’origine, il comprenait seulement un hall, deux galeries, quatre salles et une aile pour les bureaux, avec un étage supérieur comprenant trois autres salles. La construction continua de s’étendre jusqu’à atteindre sa forme actuelle.
2- Sections du musée
Le musée se compose de cinq sections, établies à différentes périodes :
Section des arts modernes (1956)
Section des antiquités syriennes de la préhistoire (1994)
Section des antiquités syriennes des époques historiques (1952)
Section des antiquités syriennes classiques (1936)
Section des antiquités syriennes des époques islamiques (1950)




3- Jardin du musée
Il convient de mentionner le jardin du musée, qui, par ses antiquités, ressemble à un musée en plein air. On y expose une collection de statues, stèles, portes et fenêtres, mosaïques, chapiteaux de colonnes, sarcophages, ainsi que plusieurs grandes sculptures impressionnantes réparties parmi les fleurs et les arbres. Les matériaux utilisés, comme le basalte, sont très résistants aux intempéries afin de les préserver.
Le musée possède également une bibliothèque précieuse spécialisée dans les ouvrages archéologiques et historiques, ainsi qu’un espace de détente (cafétéria) pour les visiteurs et touristes.
4- Section des antiquités syriennes de la préhistoire
Située au troisième étage, cette section expose un grand nombre d’objets en pierre taillée et en os, ainsi qu’une collection de poupées, statues, bijoux, poteries et autres objets. Ces pièces couvrent différentes périodes de la préhistoire, du Paléolithique au Chalcolithique. Les sites les plus importants en Syrie incluent Tell Aswad, Tell Halula, Tell Ramad, Jarf Al-Ahmar, Tell Al-Abr et Baz Jab‘adin. Parmi les pièces les plus remarquables :
- Squelette d’un enfant Néandertal, presque complet, provenant de la grotte d’El-Dudariya dans la vallée d’Afrin, datant du Paléolithique moyen.
- Poupée féminine représentant la Déesse Mère, trouvée à Sakar Al-Ahimer. Cette poupée en argile crue montre la déesse assise, avec une tête finement sculptée et un corps décoré avec précision. De grande taille et réalisée avec un savoir-faire exceptionnel, elle constitue un modèle rare de l’art plastique du Néolithique.
5- Section des antiquités syriennes des époques historiques
Cette section comprend sept salles, organisées selon les sites archéologiques :
- Deux salles pour les découvertes d’Ougarit
- Deux salles pour les découvertes de Mari
- Une salle pour les découvertes d’Ebla
- Une salle pour les sites côtiers syriens (Amrit, Tell Kazel, Ibn Hani…)
- Une salle pour les sites de l’intérieur de la Syrie (Tell Khuwaira, Tell Al-Sabi Abyad…)
Parmi les pièces les plus importantes :
- Alphabet d’Ougarit, une tablette d’argile (5,1 × 3,1 cm) gravée de 30 lettres alphabétiques, la première connue de l’histoire.
- Tête en ivoire décorée d’or, d’argent, de cuivre et de lapis-lazuli, probablement le visage d’un prince ou d’une princesse d’Ougarit, coiffé d’une haute couronne (15 × 9,5 cm).
- Aigle en lapis-lazuli, tête de lion en or creux, yeux en bitume, queue en or, trouvé à Mari, datant du IIIᵉ millénaire av. J.-C. (11,8 × 13 cm).
- Statue de la chanteuse Ornina, en albâtre blanc, datant du début du IIᵉ millénaire av. J.-C., découverte dans le temple d’Ishtar à Mari (25,4 × 13,5 cm).
6- Section des antiquités syriennes classiques
Cette section couvre les périodes grecque, romaine et byzantine et expose des chefs-d’œuvre en pierre, textiles, monnaies, armes, bijoux, stèles, tombeaux, verrerie, poterie et mosaïques. La section a été récemment rénovée. Parmi ses pièces remarquables :
- Masque en bronze, Iᵉʳ siècle apr. J.-C., trouvé à Homs, probablement destiné à recouvrir le visage d’un mort.
- Naos en marbre, trouvé à Al-Rastan, décoré d’un couple assis sur un canapé brodé (têtes manquantes), avec des scènes mythologiques inspirées de la guerre de Troie, datant de l’époque romaine.
- Stèle funéraire en calcaire, du cimetière Ta‘i à Palmyre, IIᵉ siècle apr. J.-C., dimensions 55 × 83,4 cm.
- Synagogue de Doura-Europos, IIIᵉ siècle apr. J.-C., avec une aile reconstituée dans la section pour reproduire son plan original et les fresques murales transférées dans cette aile. Comprend une cour entourée de trois galeries, une section pour le clergé et une salle de culte rectangulaire.

7- Section des antiquités syriennes des périodes islamiques
Cette section comprend :
- la salle des antiquités de Raqqa
- la salle des antiquités de Hama
- deux galeries et plusieurs autres salles classées selon le type de matériau :
- salle de la pierre
- salle de la céramique
- salle de la poterie
- salle du verre
- salle des manuscrits et des métaux
- salle du bois
- la salle damascène
- ainsi que certaines pièces exposées dans le jardin.
Parmi les objets les plus remarquables :
- Statue en céramique d’un cavalier montant un cheval, aux traits asiatiques, portant une coiffe pointue avec une longue natte à l’arrière, tenant dans la main gauche un bouclier pour repousser un serpent et dans la main droite une large épée levée au-dessus de sa tête. Cette pièce a été trouvée à Raqqa et date du XIIᵉ siècle.
- Façade et vestiges du palais d’Al-Hayr al-Gharbi, situé dans le désert de Syrie, au sud-ouest de Palmyre à environ 80 km, transférés et reconstruits dans le musée.
- Salle damascène : destinée aux conférences et réceptions officielles, cette salle provient de la résidence de l’ancien président du Conseil des ministres syrien, feu Jamil Mardam Bey, qui l’a offerte au Musée national en 1958. Elle date de 1150 et est décorée de panneaux de bois sculpté et peint aux couleurs les plus éclatantes, avec des motifs géométriques, floraux et calligraphiques en relief et en creux. Le marbre, le calcaire et la pierre ont été utilisés comme éléments décoratifs pour le revêtement des murs. La salle reflète les tendances artistiques du XVIIIᵉ siècle.


