Monsieur Khaled al-Asaad

Le fils de Monsieur Khaled al-Asaad est né le 1er janvier 1934 près du temple de Baal, imprégné de l’odeur de l’histoire et des souvenirs de la Reine de l’Orient, dans une oasis verdoyante. Il a grandi au sein d’une famille unie, attachée au travail collectif et à l’esprit communautaire. Jusqu’en 1960, les membres de sa famille, au nombre de 60, se retrouvaient autour d’une même table.

Monsieur Khaled al-Asaad est père de six fils et cinq filles, élevés par une mère syrienne vertueuse, qui leur a donné la meilleure éducation. Il entretient avec ses enfants une relation basée sur l’amitié et le respect, dans une famille où règnent l’amour, la compréhension, l’harmonie, l’autonomie et l’esprit de travail en équipe.

Il a fait ses études primaires à Palmyre, puis a poursuivi ses études à Damas avec distinction, se souvenant des longs voyages terrestres entre Palmyre et Damas, qui duraient plus de dix heures en camion.

Il a étudié à l’Université de Damas, où il a obtenu une licence en Histoire, puis un diplôme en pédagogie. Cependant, le parfum et la richesse de l’histoire l’ont attiré vers le travail archéologique dès 1962, lorsqu’il est devenu chef des études et des fouilles à la Direction des Antiquités de Damas, puis au Palais al-Azm jusqu’à la fin de 1963.

Les événements liés au revêtement de la route de Palmyre en 1961 ont eu un impact particulier sur lui : le trajet est devenu plus court et le voyage plus agréable. Palmyre est alors devenue le siège administratif de la région, et le développement urbain, agricole, sanitaire et éducatif, pour les garçons comme pour les filles, a façonné la nouvelle ville à partir de 1963. Les compagnies pétrolières et de phosphates ont absorbé une partie de la main-d’œuvre et ouvert de nouvelles perspectives prometteuses. En 1970, la population de Palmyre ne dépassait pas 18 000 habitants.

Palmyre a pris sa forme actuelle depuis 1930, après le déplacement de ses habitants depuis le temple de Baal et ses environs. Sa superficie actuelle ne dépasse pas 3 000 hectares, et l’électricité y est arrivée en 1936. En 1982, la route internationale Damas–Palmyre–Deir ez-Zor a été asphaltée, faisant de Palmyre un carrefour entre les villes syriennes et ouvrant de nouvelles opportunités pour le commerce, les services et le transport. L’implantation d’hôtels, de restaurants et de camps bédouins pour accueillir les groupes touristiques a fait de Palmyre une destination incontournable.

Il a commencé sa carrière professionnelle en 1963 comme directeur des Antiquités et Musées de Palmyre, collaborant avec une élite d’archéologues, et s’efforçant de développer l’institution sur le plan scientifique, administratif et financier, avec le soutien de l’État et de missions étrangères. Il était inspiré par la citation du penseur grec Cicéron : « Celui qui ne connaît pas l’histoire reste toujours un enfant. » Ainsi, il s’est consacré à la protection et à la préservation des sites archéologiques, au partage de l’histoire de Palmyre et de ses découvertes, et à la participation à des expositions internationales et colloques archéologiques dans toutes les langues. Palmyre est devenue un emblème culturel de la Syrie, attirant rois, présidents, dirigeants, ministres et savants venus du monde entier, fascinés par ses fresques, sculptures et monuments. Khaled al-Asaad a su présenter Palmyre sous son meilleur jour, expliquant comment les hommes arabes ont créé cette civilisation, élevant des édifices et des infrastructures militaires et hydrauliques au cœur du désert, loin des grands fleuves, transformant les pierres nues en un véritable jardin luxuriant.

Khaled al-Asaad a travaillé avec acharnement pour se perfectionner : il a appris le dialecte palmyrénien araméen et traduit depuis 1980 les textes anciens découverts lors des fouilles, dont la signification est arabe malgré les différences dans l’écriture des lettres. Il maîtrise également l’anglais.

Carrière et réalisations :

  • 1961-1963 : Chef du département des fouilles à la Direction générale des Antiquités et Musées.

  • 1963-2003 : Directeur des Antiquités de Palmyre.

  • 1963-2003 : Conservateur du Musée national de Palmyre.

  • 1963-2003 : Chef ou participant à des missions de fouilles et de restauration nationales, étrangères et conjointes, notamment le projet de développement de Palmyre (1962-1966), découvrant une grande partie de la « Longue Rue », la place de la Colonne, plusieurs tombes et grottes, et le tombeau de Breiki bin Amrisha.

  • 1963-2003 : Directeur de la mission nationale de fouilles et de restauration à Palmyre et dans son désert.

  • Jusqu’en 2003 : Responsable côté syrien pour toutes les missions conjointes syriennes et étrangères à Palmyre (Suisse, États-Unis, Pologne, France, Allemagne).

Participation à des institutions internationales et régionales :

  • Expert national pour le développement du tourisme culturel, programme CDTP pour le site de Palmyre, projet conjoint entre la Direction générale des Antiquités, le Ministère du Tourisme et l’UNESCO, financé par l’Union européenne.

  • Expert national, programme de gestion locale MAM, projet conjoint avec le Ministère de l’Administration locale et la Commission européenne.

Malgré sa retraite officielle, Khaled al-Asaad continue à travailler et à partager son expertise avec toutes les missions sur le site de Palmyre, notamment sur les textes palmyréniens récemment découverts.

Participations internationales :
Expositions archéologiques, colloques et conférences en Italie, Grèce, Autriche, Inde, Iran et Royaume-Uni.

Principales découvertes et restaurations :

  • 1988 : découverte de la splendide sculpture féminine de Palmyre et de plusieurs tombes importantes.

  • 1991 : restauration de la Maison d’hôtes.

  • Restauration de plus de 400 colonnes de la Longue Rue, du temple de Bel, du temple de Baalshamin, du temple de Lat, des colonnes commémoratives et des escaliers du théâtre.

  • Reconstruction du Portique et de ses seize colonnes en granit à l’entrée des bains de Zénobie, du sanctuaire de Baalshamin, des murs et façades du mur nord de la ville, et de nombreuses parties des murs, salles, tours et passages de la citadelle arabe (Citadelle de Fakhr al-Din).

  • Installation d’un pont métallique et ouverture au public.

  • Restauration des murailles extérieures et tours du Palais al-Hayr al-Sharqi sur 3 000 m avec hauteur moyenne de 3 m.

  • Reconstruction de 20 colonnes et de leurs chapiteaux à la mosquée Hicham, construction de la Maison d’hôtes en 1966, et raccordement du site à la route asphaltée en 2000.

Publications et recherches :

  • Bienvenue à Palmyre : le premier guide touristique de Palmyre, 1966.

  • Le Palais al-Hayr al-Sharqi : Une ville dans le désert, 1978.

  • Palmyre : archéologie, histoire et tourisme, 1984.

  • Tombeau n°36, 1994.

  • La Syrie à l’époque byzantine et islamique, 1993.

  • Sculptures palmyréniennes, 1994.

  • Inscriptions palmyréniennes, grecques et latines au Musée de Palmyre, 1997.

  • Étude des tissus momifiés et carrières de Palmyre, 2000.

  • Les inscriptions les plus importantes de Palmyre et du monde, 2001.

  • Agora de Palmyre, 2005.

  • Zénobie, reine de Palmyre et de l’Orient, 2006.

Principales recherches :

  • Manuscrit Les tribus bédouines de la région de Palmyre, 1966.

  • Manuscrit Végétation et Bédouins dans le Palais al-Hayr al-Sharqi, 1966.

  • Contributions aux encyclopédies géographique et arabe de Palmyre, 1995 et 1999.

  • Manuscrit Comment apprendre l’écriture palmyréenne et araméenne, en cours.

Articles publiés :
Études archéologiques et historiques sur Palmyre dans Annales archéologiques syriennes (1965-2006).
Études comparatives et historiques dans les catalogues d’expositions internationales en Pologne, France, Italie, Grèce et Japon (1975-2003).

Distinctions :

  • Médaille de l’Ordre national du Mérite, chevalier, France.

  • Médaille de l’Ordre national du Mérite, chevalier, Pologne.

  • Médaille de l’Ordre national du Mérite, Tunisie.

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